BLOG

La conception des sites web : Bilan

17 Juin 2013, Posté par D. Bocquelet dans Digital

Construire un site web aujourd’hui et hier n’a plus rien à voir et le marché de la conception de site web s’est profondément modifié, aussi bien du point de vue des acteurs impliqués que de la méthodologie et de la finalité:  Les sites eux-même ont changé. En tant que webmaster depuis 15 ans, voici mon point de vue à titre personnel :

– La technologie :

Le HTML 5 dont on nous à rebattu les oreilles est maintenant là, de même que le Responsive Design. Le premier est arrivé avec des promesses d’interactivité plus spectaculaire -ce que le Flash permettait autrefois, mais avec la différence d’utiliser une banque d’effets dérivés du javascript, Jquery, et surtout d’être SEO-compatible, et d’autre part se rapproche étrangement du tactile, ce qui nous amène directement au responsive design. Ce dernier contrairement à ce que le nom indique n’à rien à voir avec le développement durable mais est la traduction d’un maquettage et d’un webdesign s’adaptant automatiquement à tous les types de médias accédant au web : PC, tablette, et téléphone portable. Toutefois le HTML 5 ne concerne pas forcément les webmasters travaillant pour le web BtoB, et pour cause : Du fait du caractère assez statique des réseaux internes d’entreprises, IE8 est encore Roi (couplé avec Windows XP). « Toucher sa cible » implique donc de devoir se rabaisser à utiliser des techniques old school sous peine de ne pas être vu du tout, ou ben de proposer deux versions d’un même site. Merci encore Microsoft, de n’avoir pas respecté les standards du W3C…

L’un et l’autres sont des révolution allant globalement dans le même sens : Un web de plus en plus dynamique, universel, et user-friendly. Vous vous souvenez de ces scènes où l’on voyait Tom cruise manipuler des données avec les doigts devant un écran translucide (Minority Report, 2002) ? On y arrive. Le tactile s’est en effet abattu sur le marché comme une nuée de sauterelles. Les tablettes sont partout. Pour autant Windows 8 n’arrive pas à percer. Questions d’habitudes ? Toujours est-il qu’un cahier des charges de site web qui se respecte en 2013 intègre ces deux dimensions. Et le Responsive design et ses pourcentages à l’infini n’est certainement pas accessible au webdesigner amateur. C’est une activité qui réclame une calculette…

– Ergonomie standard

Depuis que le web grand public s’est imposé, et que le nombre de site internet à explosé, on a vu apparaître des « standards », qui se sont imposés et sont devenus presque incontournables selon le type de site internet, en grande partie dicté par des règles d’E-marketing. La partie « vitrine » ou « corporate », la Landing page d’un site obéissent en effet à des codes graphiques bien identifiés. Le modèle « trois pavés » et son carousel au-dessus (avec images XXL et phrases choc), le « footer » (partie basse, répétée du site) sémantique ultra-long sur fond sombre (son menu secondaire et sa ribambelles d’icônes sociaux) et le double « header » (partie haute, répétée du site) avec logo et slogan à gauche, menus à droite, sont en fait vus et revus, copiés et réinterprétés en permanence. Il en est de même pour les icônes, souvent très proches (login, déconnexion, user, contact, etc.). Du coup cette imitation forcenée créé en parallèle une « ergonomie standard », tellement prégnante sur le web, qu’il n’y a guère plus que les agences de communication (celles qui ont survécu à la crise) qui peuvent encore se permettre une certaine originalité, pour des raisons évidentes.  On note aussi parmi les « tendances » dictées par le marketing, la prédominance de blancs et de gris en fond sur lesquels se détachent des éléments de « captation » de l’attention (boutons et autres) généralement en vert pomme et en orange vif, le vert étant inconsciemment la couleur la plus incitative. Le style « en bandeaux » pour les sites corporate est aussi prédominant. Il est venu du webdesign de sites d’applications mobiles anglo-saxon et s’est ensuite généralisé. C’est une des conséquences de l’arrivée il y a presque 10 ans des écrans TFT, de plus en plus larges. Les sites modernes sont panoramiques, faits pour remplir l’écran, mais en même temps avec une partie centrale limitée en largeur aux configurations les moins généreuses (1024 puis 1280 pixels actuellement).

– Qui fait des sites web aujourd’hui ?

Vaste question. L’irruption du CMS dans les années 2000 a bousculé les codes et chamboulé le paysage des acteurs « traditionnels » du web, les Webagencies, elles mêmes sous-produits des agences Print qui faisaient appel à des développeurs (souvent free lance) au début de la première bulle internet. Le CMS (Pour Content Management System) est en quelque sorte la pâte à tarte de supermarché comparée à celle faite maison. C’est en somme un site prémâché, préformaté, qui à permis quand même de démocratiser la création de contenu sur internet comme jamais auparavant. Peut-être 95% des créateurs de contenus aujourd’hui n’ont jamais fait de code (html et autres). C’est ça la révolution du CMS. Le blogging n’est que l’un des ses aspects. La plupart des institutions, associations, organisations et sites corporate de PME-PMI utilisent des CMS que leurs ont personnalisés des agences de communication ou des webdesigners Freelances. L’avantage de la formule est que ces systèmes donnent une véritable autonomie à leurs propriétaires. Plus besoin d’appeler le webmaster, sauf pour un pépin ou une question technique. Les agences sont elle-même devenues des pourvoyeuses de service (elles réservent le nom de domaine, un hébergement, installent un CMS, le personnalisent, et éventuellement assurent un support derrière). Elle n’ont plus ce rôle d’intermédiaire -et éventuellement de conseil- quand aux contenus des clients. Le client est donc son propre éditeur, rédacteur, marketeur, fournisseur de visuels et référenceur… Et souvent les clients eux-même préfèrent prendre en main ces aspects eux-mêmes -quitte à y sacrifier du temps pour économiser de l’autre côté en prestations d’agences.  On comprend donc que dans la conjoncture économique récente très peu amicale et tendue, les agences migrent vers d’autres activités ou disparaissent purement en simplement. L’une des concurrence de ces acteurs traditionnels, agences et free-lance, aussi bien inattendue que massive depuis 5 ans est l’irruption de La Poste sur le marché du web, se reposant sur le succès et la notoriété des pages jaunes.  D’autres acteurs, aux méthodes commerciales efficaces mais discutables, ont disparues, comme CORTIX. La plupart des éditeurs de CMS avec « pignon sur rue » comme Joomla, Drupal, Worpdress et E-commerce comme Magento et Prestashop, proposent d’héberger directement les utilisateurs -s’épargnant de fait l’installation du CMS -parfois complexe pour des non-initiés. Enfin il y a les hébergeurs de sites faussement gratuits, en alternative aux portails de blogging.

– La méthodologie :

Cette dernière change bien entendu selon le type de site demandé par un client. Rares sont aujourd’hui, vu la puissance des grands CMS actuels et leurs nombreux plugins gratuits, les sites entièrement créés de A à Z. C’est pourtant parfois le cas, lorsque le cahier des charges est d’une telle complexité que la modification et l’adaptation d’un CMS serait plus longue et complexe au finale que la création du site à partir de la feuille blanche. En revanche, les points essentiels de la méthodologie n’ont guère changé. En tout premier, le site n’étant plus une simple carte de visite ou plaquette se contentant de faire de la présence, il est aussi un investissement -de départ et souvent et bien plus actuellement de long terme, devant amener des ventes directs ou au moins prises de contact, donc forcément amène à s’interroger sur son ROI (Retour sur Investissement). Une fois la question posée de savoir à qui est destiné ce site (a quels visiteurs il s’adresse), elle entraîne aussi celle de ses utilisateurs, ce qui a des conséquences multiples tant du côté marketing, que technique (Type, Fonctionnalités attendues…), et communication. Un des aspects, autrefois souvent amené à posteriori et maintenant pleinement intégré dès la conception d’un point de vue technique et par la suite en stratégie complémentaire du marketing, est le référencement (SEO). Avec la prédominance de Google comme moteur de recherche, ces stratégies évoluent vite et bien souvent les aspects de SEO techniques intégrés dans un cahier des charges long à construire sont obsolètes lorsque le site est enfin mis en ligne… Un autre aspect du SEO est que ce dernier soit être diversifié au possible et surtout actif sur le long terme, ce qui implique encore disposer de contenus frais sur son site, mais aussi d’être présent sur les réseaux sociaux.

Un article viedoc-solutions