Les sites gratuits sur internet ne le sont jamais…
20 Oct 2014, Posté par Digital dansLes agences traditionnelles de webdesign Françaises qui ont résisté depuis l’éclatement de la première bulle internet, après la crise des subprimes (2008), ont pu se faire un nom à l’international. Quand aux agence de communication qui proposaient traditionnellement du web et du print, elles ont dû revoir leur copie face à la montée de deux nouveaux acteurs difficiles à battre niveau tarif et notoriété. Outre un service hérité des PTT bien connu qui a vu cette nouvelle activité comme un développement de ses services de mise en avant des annonceurs sur son annuaire, les chambres de commerce et de l’industrie proposent de plus en plus ces prestations en package supplémentaire a des services de veille, entre autres… Il y a aussi les associations de commerçants qui peuvent proposer la chose en supplément d’une simple fiche sur leur portail, et les réseaux sociaux, qui offrent de plus en plus de possibilités aux commerces. Et il y a …les sites « gratuits ».
Et certains, malgré leur gratuité sont présents dans les médias de façon parfois surprenante, et on ne parlera pas non plus du démarchage associé parfois pour simplement provoquer des inscriptions.
La formule est déjà bien établie depuis quelques années. Ces modèles fonctionnent techniquement un peu sur le modèle des portails de blogs, combinant également la possibilité d’acheter ou de « débloquer » des fonctionnalités en un simple clic. Citons quelques exemples: Wix, sans doute le plus connu (Américain), E-monsite (Français), Weebly (Américain), Yola (Afrique du sud), Webstarts… Il y a aussi les logiciels à installer sur sa machine permettant de créer un site en quelques clics. Des hébergeurs comme 1and1, OVH, proposent aussi des sites « maison » préfabriqués utilisant des CMS connus comme architecture.
Le point commun de ces formules ?
Le plus souvent une interface en java permettant le drag & drop, pas une ligne de code à taper, un large choix de templates et d’options cachées pour ne pas alourdir l’interface, donc une ergonomie permettant à quelqu’un ayant une expérience en la matière inexistante d’avoir effectivement un site relativement personnalisé en quelques clics. Hors, ce n’est que la partie de la réalité. L’autre réalité est que les options abondent, mais sont payantes. Et ces options vont du basique (ne pas avoir de publicités imposées sur son site, un nom de domaine propre) au plus complexe (résa en ligne, paiement en ligne, référencement par soumission…). Au final on se rend compte que les tarifs affichés sont à peu près similaires à ceux des agences pour le même service. Le gain réel se trouve dans la conception du site internet, puis tout est automatisé c’est en quelque sorte le client le webmaster/webdesigner. Ce qui n’est pas négligeable. Restent en effet des frais d’hébergement et de manipulations des dns pour avoir des redirections etc. Et des partenariats avec des services comme google adwords et hébergeurs en masse.
Il y a un toutefois nombre consistant d’inconvénient à utiliser ce type de service.
– D’abord, le « client » gratuit n’est jamais propriétaire de son site internet. La résiliation du contrat fait que l’on perd le site (et il est ardu de récupérer son nom de domaine par la même occasion).
– Un site démarré de cette manière peut s’avérer très cher sur le long terme. 10, 12, 15, voire 25 € et parfois bien plus par mois (addition des options), cela finit par représenter une somme conséquente à longue échéance.
– Il y a aussi bétonnement » avec un engagement calqué sur celui des FAI, souvent 12 mois minimum et souvent bien plus…
– La personnalisation est souvent l’enfant pauvre de ces solutions, étant donné le choix limité de templates et d’options volontairement basiques pour l’offre gratuite. La plupart du temps ces solutions proposent donc des « designers » dont le tarif fait bien sûr s’envoler la note… On ne parlera pas non plus des fabrications de sites en série avec textes préformatés à variables faits au Maroc, à Madagascar, ou dans un autre pays à bas revenu.
– Un mauvais référencement est sans doute la pire des choses pour démarrer une activité sur le web, surtout s’il y a forte concurrence. Or en général, sur les portails de sites gratuits elle n’est pas mauvaise, elle est inexistante. Il n’y a aucune optimisation, le tout ajouté à une nom de domaine à rallonge et non en propre. Ce qui est volontairement caché et voulu par ces plates-formes qui comptent débloquer la chose sous forme d’options payants graduelles, sans aucune garanties de résultat par ailleurs. Le retour sur investissement est le plus souvent nul.
Au final, s’inscrire sur un portail de sites gratuits ne rapportera que le fait de disposer d’une adresse sur internet à mettre sur ses cartes de visites. Le « site » ne rapportera jamais rien, à moins d’y consacrer des fonds qui auraient été bien mieux employés auprès de vrais professionnels du web.
Il y a pire. Certaines fausses agences web proposent la réalisation de site internet et sous-traitent sur ce genre de plate-formes, tout en prenant une commission substantielle, de 100 à 500 euros et plus pour effectuer de la saisie. Il est facile dans la pratique de démasquer, il suffit bien souvent d’aller voir les références données, puis d’afficher le code source pour retrouver des traces de l’architecture ou du site utilisé, sans parler des adresses URL.
En tant qu’agence web, nous rappelons donc une de ces vérités qui devrait pourtant être un réflexe: Le gratuit sur internet n’existe pas !
Tout à un prix, et les sites internet en font partie. Dans l’absolu chacune de ces solutions vues plus haut a nécessité un temps considérable de développement -qu’il à fallu amortir- sans compter l’hébergement, et la publicité. Lorsqu’on fait la somme de tout ceci et qu’on y ajoute les charges étatiques, on a vite une idée de la marge financière à faire en proposant du « gratuit »…
Même les téléchargeurs sauvages le payent en virus, espiogiciels et autres barres de recherche truquées, sans parler de la revente de son adresse mail aux spammeurs !
Un site internet, même un CMS à personnaliser pour un client cela prend du temps. Un simple site vitrine un tant soit peu personnalisé peut demander au minium seize heures de travail, bien souvent 30 à 60 heures, et bien plus pour des projets sur mesure complexes. Et cela sans compter l’hébergement, les frais de renouvellement du ou des noms de domaine, le suivi technique et l’assistance, les mises à jour, sans parler du référencement de long terme, qui accompagnera l’optimisation de départ. Même exploiter une page facebook ou google+ (qui est gratuit) demandera de l’investissement en temps passé à « alimenter » sa page, qui restera captive d’ailleurs du réseau social en question. Au final ces solutions « gratuites » sont souvent l’origine d’une méfiance d’internet en général, et de prévenir un nombre croissants de professionnels d’être présents à nouveau sur internet…
Si c’est gratuit c’est vous le produit !