En cette fin d’octobre, avec Halloween qui approche, nous abordons un sujet de circonstance: La rubrique nécrologique des réseaux sociaux…
Le phénomène des réseaux a maintenant atteint une certaine maturité, et force est de constater que la loi darwinienne s’y applique aussi. Certains réseaux sociaux vous seront peut-être inconnus, mais à une certaine époque, ils sont étés au sommet de la vague et avaient des millions d’utilisateurs et de followers.
Sont-ils tous enterrés ou une résurrection est à souhaiter (ou à craindre ) ?
– L’avenir nous dira si certaines de ces solutions seront capable de se réinventer et de fidéliser de nouveaux utilisateurs…
1-Friendster (2002-2009). Pionnier après facebook, ce média à su fidéliser 3 millions utilisateurs avides de nouveautés peu après son lancement, mais d’après PCMag.com, une fois son profil renseigné il n’y avait pas grand chose à faire en comparaison de facebook ou myspace. Les premiers clous au cercueil ont été plantés lorsque la base technique n’a pas suivi son extension. Problèmes de serveur à répétition, bugs de cache, puis un temps de chargement qui culminait à 40 secondes au pic de sa croissance. Enfin le choix hasardeux (à posteriori) de passer d’un base java en php, mal gérée. Aux USA il avait été déserté vers 2006-2008. Encore au top en Asie (Philippines, Malaisie, et Singapour selon alexa), il avait été racheté par MOL (poinds lourd des médias en Asie). Sa « résurrection » est encore discutée tant ses utilisateurs asiatiques lui sont restés fidèles jusqu’en 2009. Le nom a été réactivé (pas le concept, bien mort) pour un site de jeux en 2011 et actuellement « cartonne » aux Philippines et en Corée.
2-MySpace (2003-2011). Certainement mieux connu, il a pu trouver son public très vite après son lancement en 2003. Il avait été racheté à hauteur de 580 millions de dollars par une major des actualités. En 2009, il culminait à 75 millions d’utilisateurs, encore loin encore derrière facebook. Toutefois les critiques s’accumulaient : En 2006 MySpace signait un partenariat avec Google, et s’est vu littéralement inondé de publicités provoquant des ralentissements, tandis que les utilisateurs se plaignaient aussi d’un spamming intensif. Enfin, peu de nouvelles innovations ou applications et au final une perte constante de trafic au profit de Facebook. En 2011, le réseau est moribond, et l’artiste Justin Timberlake le rachète pour 35 millions avec l’idée de le transformer en réseau social pour les musiciens amateurs. Nouveau problème en 2012, le FTC, équivalent américain de la CNIL, attaque Myspace pour violation répétée à l’accès aux données personnelles. En 2013, Myspace est rebadgé, propose une appli iphone radio et de création de .gifs, mais son avenir est plus que jamais incertain face à des majors bien installées dans ce domaine, comme Spotify, Rdio, et lastFM, sans parler de Rolling Stones et Pitchfork…
3-ORKUT (2004-?). Lancé discrètement par Google et créé par une petite main de Google, Orkut Buyukkotnen, le réseau n’a jamais rencontré le succès attendu, et surtout a été suspendu aux USA, pour cause de non-filtrage des publicités (envahi par le porno). Il est resté par la suite lent et perclus de spams. Toutefois contre toute attente le succès s’est maintenu au Brésil qui l’a préféré à Facebook. A tel point que techniquement mort aux USA, il se porte bien au Brésil (près de 57% de Brésiliens, ainsi que 22,4% d’indiens) où le QG et les serveurs ont été déménagés en 2011.
4-DIGG (2004-2010). Sans doute le « décès » le plus choquant de tous (combien de fois avez-vous entendu « digg-like » ?), le pionnier du partage d’articles atteignait les 236 millions d’utilisateurs en 2008, l’année de son sommet. Google envisagea puis repoussa finalement son acquisition pour 200 millions de dollars. A la suite ce cet événement, la direction ambitionnait de concurrencer Facebook et twitter en mettant en place des fonctionnalités similaires puis en refondant entièrement sa charte graphique et son interface. Les fidèles avaient entre-temps perdu nombre de fonctionnalités populaires, se voyaient envahis de publicités tandis que lenteurs et bugs s’accumulaient. Il fallait près de 7 étapes pour partager une article… En 2011, son CEO admettait lui-même des choix discutables. En 2012, Digg était finalement revendu en trois parts, à Betaworks (base technique), au Washington post Social Code (salariés), et enfin une série de brevets à Linkedin. En 2013, ses fondateurs se sont recentrés sur un concept nouveau et modernisé, incluant un lecteur RSS, une appli iphone et une API, ainsi qu’une nouvelle interface entièrement repensée. Résurrection en vue ?
5-Xanga (1999-2013). Commencé comme un réseau social, puis migrant vers un moteur de blog à succès, Xanga a connu son année phare en 2006 aux USA comme troisième réseau social le plus utilisé, très prisé des teenagers Américains. Il est même devenu une référence pour de nouveaux challengers comme Tumblr, Blogger, et WordPress. Mais ces derniers ont su sortir très vite des innovations qui ont lentement mais surement rendues moins attrayante la formule de Xanga. Dans le même temps, le réseau accusait un grave coup porté par le COPPA, organisme Américain de défense de la vie privé des enfants/ados, avec une amende de quelques 1 millions de dollars et l’exigence de modifications. De plus, Xanga n’est jamais parvenu à l’équilibre financier. En 2013, il était en quasi-faillite, devant trouver 60 000 dollars de financement. Une bonne partie fut payée par son CEO, John Hiler. Finalement, c’est sous la forme d’un hébergement de blogs en utilisant WordPress comme base, sans publicités, que la formule tente d’être réactivée par ses concepteurs.
6-SixDegrees (1997-2001). Sans doute le plus ancien (« le grand-père des réseaux sociaux »), il avait été pionnier en combinant les profils personnels, la messagerie instantanée entre membres, la liste d’amis et la possibilité de rechercher parmi les amis de ses amis. En 1999, il culminait 2.5 millions de membres. Le concept de « six degrés » renvoyait à l’idée imagée de pouvoir être connecté au reste du monde avec six degrés de connexion étagée. La même année, il nouait un partenariat avec un major des newsmedias aux USA, et en 2000, il était racheté par YouthStream Media Networks pour 125 millions de dollars. La raison de sa disparition est sans doute lié à un concept d’avant-garde qui n’avait pas su trouver l’équilibre financier avec un modèle de recette publicitaire encore très balbutiant à l’époque, et des problèmes récurrents de spam. Une tentative de le réactiver par des nostalgiques en 2010 a tourné court.
L’infographie (ouvrir dans un nouvel onglet)
Source originale :http://technorati.com/social-media/article/will-social-media-relics-rise-again/